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[IN MEMORIAM] Décès de Jean-Jacques FAVIER
Grenoble INP Alumni a appris avec tristesse la disparition de Jean-Jacques Favier, à l’âge de 73 ans
Né le 13 avril 1949 à Kehl, en Allemagne, Jean-Jacques Favier est diplômé en 1971 de l’Ecole nationale supérieure d’électrochimie et d’électrométallurgie (ENSEEG), une des écoles fondatrices de Grenoble INP – Phelma, UGA. Il obtient en 1977 un doctorat en ingénierie de l’Ecole des mines de Paris ainsi qu’un doctorat en physique et métallurgie de l’université Joseph-Fourier-Grenoble 1 (établissement fondateur de l'Université Grenoble Alpes).
Il est le sixième français à être allé dans l’espace, soit quatorze ans après Jean-Loup Chrétien qui fût le premier. Jean-Jacques Favier passe 16 jours, 21 heures et 48 minutes en orbite, en 1996, lors d’un vol à bord de la navette américaine Columbia.
Jean-Jacques était un membre actif des Alumni, il nous avait fait l'honneur d'être intervenant sur l'une de nos conférences Talk'INP et avait accepté d'être le sponsor de notre prochaine conférence. Nous le remercions encore de l'énérgie qu'il a déployé pour nous.
Quelques mots de Thierry DUFFAR (professeur émérite Grenoble INP – UGA)
« Nous nous sommes côtoyés longtemps dans le même laboratoire du CEA Grenoble, où nous travaillions tous les deux sur la solidification des alliages et des cristaux, en particulier à l’aide d’expériences en microgravité. Sûrement plus méritant que moi, qui n’ai pas eu cette chance, il a ensuite été sélectionné par le CNES comme astronaute-scientifique. Un des meilleurs moments de ma carrière restera les échanges que nous avons pu avoir en direct pendant qu’il réalisait mon expérience de solidification d’alliages semi-conducteurs dans la navette spatiale, en 1996. A un moment critique de l’expérience, nous sommes spontanément passés au français … ce qui n’a pas du tout plu à la NASA ! Nous nous sommes encore croisés lors de mes cours à l’International Space University où il était directeur des études et, ces dernières années, dans le cadre d’un contrat avec le laboratoire SIMaP* : il avait créé une startup dans le but de construire une usine sur la lune, destinée à produire des panneaux photovoltaïques avec du silicium extrait du sable lunaire. Je garderai le souvenir de son sourire et d’un homme qui se donnait les moyens d’aller au bout de ses idées et de communiquer son enthousiasme à tout son entourage. »
* : laboratoire Science et Ingénierie des Matériaux et Procédés : CNRS, Grenoble INP – UGA, Université Grenoble Alpes (UGA)
Consultez le communiqué du Centre national d’études spatiales (CNES) publié le vendredi 24 mars 2023 en cliquant ici.
Quelques mots de Régis Dussossoy, camarade d'école, lors de ses obsèques :
« Nous avons, toi et moi, intégré l'école d’électrochimie et d’électrométallurgie de Grenoble. en septembre 68, période qui nous a valu quelques soubresauts du printemps précédent.
Il y avait bien les cours, parfois rasants, auxquels il fallait assister et sans lesquels tu ne serais pas devenu le chercheur émérite qui s’est propulsé si haut, plus près des étoiles. Tu ne me démentiras pas si je dis que les autres volets de notre vie d’étudiants étaient tout aussi importants pour faire de nous des hommes, armés, motivés et positifs, pour aller au bout de ce que notre parcours de vie nous offrirait. Tul’as prouvé toi-même.
Quoi de plus formateur que la fraternité heureuse de notre colocation rue Eugène Sue avec sa rotation hebdomadaire des tâches de cuisine, de vaisselle, de ménage, sans oublier la chaudière avec le charbon à remonter de la cave. Nos petites soirées et sorties entre nous et nos meilleurs amis étaient toujours très gaies, modérément arrosées.
Comment ne pas évoquer les innombrables journées de ski, en semaine parfois, quand l’absence de nuages sur Chamrousse nous incitait à sécher un cours. Le ski c'était surtout le GUC, les entraînements et les compétitions universitaires qui nous ont fait connaître, dans une belle ambiance, les plus belles stations des Alpes.
Ami Jean-Jacques, un immense bravo pour ce que tu as réussi avec tes vies familiales et professionnelles, un terrible regret, celui de ne pouvoir profiter un peu plus de toi, à un moment où tu aurais dû être plus disponible.
Bon voyage cher Jean-Jacques, ne va pas trop loin, qu’on sache te rejoindre. »
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