10 000 start-up pour changer le monde, Leyton sustainable start-up challenge, i-Lab... la start-up grenobloise BeFC remporte tous les concours ! Il faut dire que son dispositif miniature, durable et écologique de production d’énergie promet de révolutionner le monde de l’électronique. Un marché colossal s’ouvre à elle.
Chaque année, plus de 97 % des batteries miniatures au lithium à usage quasi unique terminent leur vie dans les décharges du monde entier. L’industrie des objets connectés nécessite néanmoins des solutions soucieuses de l'environnement. Fondée par une équipe de scientifiques à Grenoble, la start-up Bioenzymatic Fuel Cells (BeFC), propose de remplacer ces batteries de faible puissance par des piles à base de papier, d'enzymes et de… sucre !
Pour cela, elle exploite un procédé de conversion du glucose et de l’oxygène par des enzymes (que l’on trouve dans le corps humain) pour produire de l’électricité. Ce procédé permet de produire plusieurs milliwatts d’électricité par centimètre carré pendant plusieurs heures après activation par quelques gouttes d’un liquide (eau, sang, sueur), sans rejeter autre chose qu’un dérivé du glucose que l’on trouve dans le vin ou le miel.
Protégée par plusieurs brevets, la technologie trouve son origine au DCM et également à 3SR (CNRS, Grenoble INP, UGA), où Jean-Francis Bloch, actuel directeur général de BeFC, travaillait en tant que chercheur jusqu’à ce qu’on vienne le chercher pour ses compétences dans le domaine du matériau papier afin de développer un dispositif miniaturisé à base de papier comme support à la réaction enzymatique. Ainsi, avec ses trente ans d’expertise dans le domaine, le scientifique a contribué au développement d’un dispositif mince, flexible, léger, sans métal ni plastique et ne contenant aucun matériau toxique. "Notre technologie brevetée de stockage de carburant dans du papier nous permet de produire de l'énergie, quelque soit le fluide utilisé pour l'activation de notre cellule bioenzymatique. À noter, que nous avons également un brevet dédié à une autre méthode d'activation: un petit réservoir (blister), qu'il suffit de presser pour activer la cellule, explique Jean-Francis Bloch. Le dispositif est parfait pour alimenter en énergie les dispositifs portables nécessitant des puissances de l'ordre de grandeur du milliwatt, comme, par exemple, les capteurs intégrés sur des patchs à usage unique ou des produits comme les tests de grossesse, les éthylotests ou encore les kits de surveillance de la glycémie destinés aux diabétiques. » Plusieurs entreprises souhaitant réduire leur impact environnemental et réduire les coûts de recyclage ou de mise en décharge de leurs produits se sont déjà montrées fortement intéressées. |
3 millions d’euros pour lancer l’industrialisation
Créée en mai 2020 et soutenue par la SATT Linksium, BeFC a été distinguée en juillet 2020 par i-Lab, le concours d’innovation organisé par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, en partenariat avec Bpifrance, en aout 2020 le concours i-Nov sous l'égide de l'ADEME et vient de se voir attribuer, entre autres distinctions, le prix « 10 000 startups pour changer le monde », organisé par le magazine La Tribune.
Par ailleurs, elle a levé 3 millions d’euros dans un tour de table bouclé au mois de juillet auprès de Demeter, BNP Paribas développement et Supernova Invest. L’entreprise compte utiliser cette manne financière pour se lancer dans l'industrialisation de ses cellules, avec pour objectif de produire 80 000 unités par jour en 2022.
Parmi les premières applications visées figurent la logistique avec le suivi de colis, les dispositifs médicaux et tous types d’objets connectés à Internet (IoT).
Les marchés ciblés sont colossaux, et BeFC a un très bel avenir !
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